Édito

PLONGER DANS LA JOLIETTE… UNE DERNIÈRE FOIS… L’ULTIME SAUT… UNE DERNIÈRE BRASSE… même si tu ne sais pas nager… Mais bon, il y a de quoi faire, de quoi positiver, de quoi rebondir… prendre le taureau par les cornes et faire une dernière danse, un paso-doble… ou une autre ; à chacun·e la sienne… Au bout de 10 ans, il faut ravaler la façade… Un bon coup de jeunesse ; changer de visage, de figure, de style… Attention, pas table rase : les artistes sont toujours là, le théâtre qu’on aime, la danse qu’on aime, les gens qu’on aime, les spectateur·trice·s qu’on aime, les grands et petits moments chaleureux qu’on aime… Tout sera encore là… C’est ça la vie… Les mêmes choses, autrement : L’éternel recommencement…

Alors le choix, c’est quoi… L’idée quoi ! Quand elle arrive : l’idée… Parfois ça a du mal à venir… Alors, on se gratte la tête… le premier truc qu’on fait c’est se gratter la tête ; un truc machinal… On se gratte la tête… on pense que c’est comme ça que ça vient, on gratte et ça vient… Ça devrait venir… c’est comme le truc du jeu… qu’on gratte et puis tu gagnes, enfin gagner c’est vite dit : une fois sur un million et encore ; on n’a pas réellement de statistique sur ça… mais beaucoup pensent comme ça et partent avec cet espoir. C’est subliminal… Gratte… et tu trouveras… Comme l’histoire du pétrole… ou du trésor ; c’est la même chose… tu grattes et oh surprise ! Les scientifiques, eux, se grattent la tête pour trouver leur formule magique… Il y en a d’autres, ils font autrement… par exemple ceux qui fouillent le sol pour trouver… les fouineurs… qui en ont même fait leur métier : chercheur. De chercher à même le sol… on les nomme comment déjà… Euh… au bout de la langue… pâté… pas celui qu’on mange ou plutôt palais… palé… C’est ça… Paléontologue : quelquefois les mots… il faut les tirer… les tirer, comme le truc du nez ? Les vers ; voilà… Tirer un fil en espérant qu’au bout ça mord… Ça devrait mordre ; si tu tires un truc et qu’au bout il n’y a rien, tu dois insister surtout si c’est le premier coup… ce n’est qu’au bout de plusieurs fois que c’est déprimant… si tu ne trouves rien… Faudrait demander aux pêcheurs ; ils doivent mieux connaître cet état… Les chercheurs aussi, bien sûr, mais c’est plus logique avec les pêcheurs… L’histoire de ce fil de pêche… du fil du temps ou l’autre là… de fil en aiguille ; ou même mieux celui d’Ariane… - que certains prennent pour un magasin de mercerie qui aurait fait faillite. Alors que c’est juste une pirouette, un jeu de mots… une blague… une expression… machinale… une idée après l’autre, une habitude comme l’écriture automatique ; ça s’appelle comme ça, ce truc-là « automatique » : Tu prends un crayon, un papier ; pendant que tu chantonnes ou que tu t’occupes à faire d’autres choses… Tu écris sans même regarder, même pas du coin de l’oeil, mine de rien et après tu lis… Quand tu peux lire parce que parfois ça fait… un peu, pâté (encore), … Un peu « moulon », amas, « tas » quoi… une tache… Ça n’aide pas… trop de taches… pour suivre… Peut-être en arts plastiques… et encore ; faut au moins un minimum pour comprendre un peu où ça va… Mais est-ce que c’est le but du truc automatique ? De savoir… De savoir où on va… Le but c’est justement de se perdre… Le but du jeu au théâtre c’est de se perdre ; au théâtre tu n’as pas besoin de savoir où tu vas. Et bien bien c’est à peu près les mêmes ressorts, les mêmes règles que le truc automatique… Tu dois te laisser… « Tu t’laisses aller » ; comme dirait Charles*… tu ne fermes pas les yeux, surtout pas… tu les gardes grands ouverts et tu plonges… Tu plonges et tu te laissssssses flotter… Tu flottes… tout le monde flotte… Ça flotte… Un tout petit peu de bonheur merde !!

Haïm Menahem

pas Charles Péguy, c’est plutôt Charles Aznavour…